Tour de la Sayotte

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Abreschviller (57) – 20 septembre 2020 * 28 km – Dénivelé positif : 850 m* Météo : 24° -Soleil /

. Randonnées du mois de septembre : Nbre : 2 / 41 km / Dénivelé positif : 1 150 m
. Total année : Nbre : 48 / 763 km / Dénivelé positif : 23 460 m



Les Deux Rivières, dimanche à 9 heures.

Départ pour une grande randonnée que je fais au moins une fois dans l’année : le tour de la Sayotte. Pas loin de 30 km et plus de 800 m de dénivelé positif.

La journée s’annonce belle . Il faut simplement espérer qu’elle ne sera pas trop chaude.

Pour débuter, il faut choisir entre remonter le cours de la rivière du Cancelay, le plus facile, ou grimper par le Rocher du Calice et le Grand Rommelstein.

  • Un départ tranquille par la vallée du Canceley

Pas trop en forme ce matin, on va donc opter pour la remontée le long de la rivière jusqu’au carrefour après l’emplacement de l’ancienne maison forestière du Canceley. Ça fera une mise en route pas trop violente. De toute façon, après le carrefour, il faudra bien commence à monter.

Le soleil traverse les quelques rideaux de brume matinale. Les couleurs d’automne ne sont pas encore là, mais les teintes commencent à virer au jaune. Le débit de la rivière est vraiment faible et la terre est complètement sèche. Il faudrait vraiment qu’il ne tarde pas à vraiment pleuvoir, sinon ça va être catastrophique pour la végétation, qui a déjà beaucoup souffert, et pour les réserves d’eau. Au Trou du Loup, 2 jeunes cerfs escaladent avec agilité les pentes abruptes de la vallée. Bella les regarde grimper mais ne cherche même pas à essayer de les rattraper. Elle doit savoir qu’elle n’a aucune chance d’y arriver tellement c’est escarpé.

Après une heure de marche tranquille, on va commencer à monter. D’abord un petit bout de route  forestière, avant de prendre le sentier étroit qui monte en direction du Petit Noll.

Le chemin est très poussiéreux. Pas la moindre trace d’humidité. Ça risque d’être difficile pour Bella s’il n’y a pas d’eau. Il y a 1 litre d’eau prévu pour elle (ou pour le café), mais ça serait vraiment mieux si on en trouvait sur le chemin.

  • Accident évité de justesse

Après la traversée de la route forestière de la Petite Mare, le sentier devient plus joli et serpente entre les myrtilliers et les pins. Un bruit de moteur se fait entendre, puis s’arrête. Qu’est-ce que ça peut bien être un dimanche ? Une tronçonneuse ?? J’ai bientôt la réponse quand, au détour d’un virage, nous tombons nez à nez avec… on moto tout terrain… qui descend moteur éteint… S’il n’avait pas été obligé de démarrer pour franchir des branches coupées qui barraient le passage, je ne me serais jamais méfié et ça aurait pu être l’accident… Il y en a qui font vraiment n’importe quoi. Sans moteur sur un sentier de randonnée… Et même pas une excuse, rien. Tout juste s’il ne nous a pas bousculé pour passer.

La montée continue, jusqu’à la clairière avant le Petit Noll. Un mirador assez récent trône en bordure de forêt. Il en remplace 2 autres plus anciens qui avaient été sciés, d’après ce que j’ai pu voir une des fois précédentes où je suis passé ici. C’est un peu comme les champignons, ça repousse quand on les coupe…

Une réflexion me vient à l’esprit. Cet été je n’ai vu quasiment aucun mirador, ou alors peut-être 1 ou 2 maximum, dans le Doubs. Ça semble être une espèce endémique de la Moselle et de l’Alsace

Un morceau de piste va nous amener à croiser de nouveau la route forestière de la Petite Mare pour rejoindre le “chemin des fourmis” avec ses grandes fourmilières aujourd’hui bien actives. Nous croisons un peu plus loin une autre route forestière. À cet endroit, il y a souvent de l’eau car le terrain est marécageux, mais aujourd’hui, c’est complètement sec…

  • Longue montée jusqu’au sommet du Grossmann

On continue encore à monter pour passer sous la Tête du Noll et au col de la Sayotte, un peu plus loin. Nous sommes à 742 m d’altitude alors que nous avons démarré à 323 m au niveau des 2 Rivières. Prochaine étape, le sommet du Grossmann, à 986 m l’altitude. On devrait y arriver vers 13 heures, juste pour casser la croûte.

Bella commence à souffrir de la chaleur et surtout du manque d’eau. Moi ça va, j’économise, mais ce n’est pas forcément une bonne chose car il fait chaud et j’ai déjà beaucoup transpiré. Gare aux crampes…

Voilà la route forestière qui vient d’Elsassblick. Encore une bonne montée pour arriver au Grossmann. Et cette montée-là m’épuise à chaque fois. Il faut trouver un remède à cela. D’abord manger quelque chose car je n’ai avalé qu’un petit pain au chocolat, ce matin à 6 heures. Donc, petite pause pour prendre une barre de céréales qui devrait faire un petit effet. Bella demande aussi quelque chose, bien sûr. Elle aura droit à 2 bonbons pour chien, et un petit morceau de ma barre…

Ensuite, je vais changer l’itinéraire et monter quasiment en direct vers le sommet, en avançant toutefois un peu en oblique pour “casser” un peu la pente qui est assez rude, quand même.

C’était ce qu’il fallait faire car la montée se fait tranquillement, en avançant à vue dans la forêt.

Il est 12 h45 quand nous nous posons à proximité de la borne matérialisant le sommet géographique du Grassmann, point culminant du département de la Moselle.

  • Pause déjeuner et ressources telluriques

Le coin est toujours aussi sauvage, mais je le préfère dans le brouillard ou sous la pluie. Il paraît que cet endroit dégage une énergie tellurique telle qu’il faut éviter d’y rester trop longtemps et surtout, il ne faut pas y passer une nuit. Ça explique peut-être pourquoi je n’ai pas fermé l’œil quand j’y ai fait un bivouac, en 2016. Je pensais que c’était à cause des centaines de moustiques qui infestaient l’endroit. Mais non, c’était donc l’énergie tellurique…

Bon, on va quand même prendre le temps de manger, même si on ne fera pas de sieste…

Ça fait du bien de casser la croûte, et surtout de boire. Bella apprécie fortement l’eau que je lui verse. Mais je dois économiser car on risque de ne pas en trouver, plus loin, avant un bon moment.

Après cette petite pause, nous redescendons du Grossmann pour prendre la direction d’Altmatt. Quelques randonneurs avancent sur la piste qui vient de la Baraque aux juifs.

Direction le Noll, point culminant de cette rando, à 991 m d’altitude.

Aujourd’hui, il y a du monde au refuge d’Altmatt, et la plupart des fenêtres sont ouvertes. Nous passons devant pour prendre le chemin qui monte.

En arrivant dans les prairies proches du sommet du Noll, je laisse Bella courir librement. Jusque-là je l’avais gardée en laisse car la chasse a repris, je crois, et je n’ai pas envie qu’elle prenne une balle, perdue ou pas…

A cette heure, il ne devrait pas y avoir trop de risques, ni pour le reste de l’après-midi. Je l’espère en tout cas.

  • Chaleur et sécheresse

Nous redescendons du Noll pour aller vers la Borne Frère Léonard. Il faudra, encore une fois,  traverser  le champ de fougères avant d’y arriver.

Une fois sortis de cette jungle, on prend le sentier qui descend, pour rejoindre, une fois de plus, la piste qui vient d’Elsassblick. Il fait maintenant très chaud, et toujours pas une goutte d’eau pour Bella.  Elle fouille tous les recoins où il y en avait les fois précédentes. Même dans la pierre à bassins où il y a toujours de l’eau qui stagne dans une petite cuvette, il ne reste qu’un fond de boue liquide.

Nous suivons la piste, sur laquelle l’ombre est plutôt rare. En plus de la chaleur, il faut marcher sur les cailloux anguleux qui font mal aux pieds. Et encore les chaussures protègent quand même. Ce n’est pas le cas de Bella. D’ailleurs elle évite de trop marcher sur la piste et préfère les bas-côtés.

Un peu d’ombre dans la descente avant d’arriver au col du Rognol. Des champignons ont même réussi à pousser malgré la sécheresse. Quelques cèpes sont disséminés en bordure du chemin

Avant d’arriver au replat ensoleillé du col du Rognol, on va faire un petit arrêt à l’ombre pour que Bella boive un coup. Elle ne se fait pas prier pour tout avaler. Elle a encore soif, mais je dois en garder pour plus tard.

Je décide de passer par le bas de vallée du Canceley. Elle pourra ainsi boire comme elle veut, et même se plonger dans la rivière pour se rafraîchir.

  • Descente dans la vallée de la Canceley

Mais ce n’est pas pour tout de suite. Il faut d’abord longer les pentes sud du Haut Rognol, passer l’abri Fourmann et descendre le morceau de piste, au pied de la Tête de la Gorge aux Sangliers, en plein soleil.

Après cela, nous prendrons le petit sentier qui part, sur la droite, vers le Rocher du Canceley. Après être passés au pied du rocher, on va pouvoir attaquer la longue descente jusqu’à la rivière du Canceley. Bella y arrive avant moi et, comme prévu, elle saute dedans. Elle tourne dans l’eau tout en buvant. Le pied ! Enfin, la patte plutôt… Ça fait plaisir de la voir en profiter pendant un moment.

On traverse ensuite la passerelle, avant de grimper jusqu’à la route, puis jusqu’à l’emplacement de l’ancienne maison forestière. Il reste ici une canalisation d’eau qui coule en permanence et j’en profite pour prendre de l’eau car j’ai presque tout épuisé. J’ai d’ailleurs senti les crampes arriver. En attaquant la montée suivante, je suis pris d’une crampe violente qui me paralyse pendant quelques instants. Bella  vient me voir, toute inquiète, et reste près de moi jusqu’à ce que la douleur s’atténue. Heureusement, après avoir bu, la douleur s’estompe et on peut repartir. Mais je sens que c’est toujours bien tendu. On n’est plus très loin, encore quelques kilomètres et ça sera bon. Mais cette nuit je vais déguster, c’est certain (et ça s’est vérifié malheureusement).

Une dernière descente bien raide, et nous voici de retour aux 2 rivières après cette randonnée de 28 km, finalement, et 850 m de dénivelé positif. Une journée bien remplie en tout cas.

Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.