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Le gouffre de l’Avenir

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Savonnières en Perthois (55) – 5 avril 2024

  • ça va mouiller…

Il est 11h30 lorsque nous franchissons la porte de l’entrée du Pâquis pour accéder aux carrières souterraines de Savonnières en Perthois, dans la Meuse.

Nous allons suivre le marquage jaune clair et, après une petite demi-heure de marche, nous atteignons l’entrée du gouffre de l’Avenir.

On entend nettement le ruisseau qui passe à proximité, et que nous allons retrouver plus bas.

Ça coule bien, en tout cas. Normal, avec toute la pluie qui est tombée ces derniers temps.

Nous allons être bien rincés, sans aucun doute…

Je m’engage dans le passage bas pour arriver au départ du 1er puits. Nœud de chaise, broche, autre broche, ainsi que 2 autres pour faire l’amarrage en Y.

Descente du premier tronçon du puits jusqu’à l’entrée de la “Vis”, que l’on va éviter pour continuer jusqu’à la barre qui servira d’amarrage pour descendre la deuxième partie du premier puits.

Il y a pas mal d’eau qui sort de la vis, mais j’ai déjà vu un débit bien plus fort.

Elisabeth me rejoint, et je m’engage dans le court passage serré qui conduit au 2ème puits. On va, bien entendu, équiper hors-crue. C’est pas que je n’aime pas l’eau, mais quand même, si on peut éviter de descendre sous la douche…

Le puits est équipé et il me reste à placer une déviation, un peu après le départ. Il y a 4 spits pour fixer la déviation. 3 sont inutilisables car impossible d’accrocher le pas de vis… ça ne tiendra pas…

J’ai beaucoup de mal à visser la plaquette dans le dernier spit. Je ne veux pas forcer, sinon le pas de vis va lâcher, comme les 3 autres. J’y vais donc progressivement et ça va donc prendre pas mal de temps. Je n’arrive d’ailleurs pas à visser complètement. Pas grave, ce n’est qu’une déviation. Ça tiendra.

Arrivé en bas du 2ème puits, bien arrosé, petite désescalade pour se retrouver au départ de la 3ème verticale, la plus haute, qui doit faire une douzaine de mètres lorsqu’on équipe hors crue, ce que je vais faire, évidemment.

On va d’abord installer la main courante qui amène aux 2 broches qui serviront à équiper d’un seul jet jusqu’en bas. On évite ainsi de se faire trop rincer. Seule la fin de la verticale est un peu exposée aux éclaboussures à cause de la margelle sur laquelle l’eau rebondit à quelques mètres du fond. Bon, ça va, mais ça mouillera surement un peu plus au retour.

Elisabeth descend le puits comme une flèche….. ?? Pourtant ça ne mouille pas…. Pas sûr que la remontée sera aussi rapide…

Le 4ème puits est rapidement équipé. Le bas mouille un peu, mais rien de dramatique.

Nous devons maintenant passer le méandre pour aboutir au 5ème et dernier puits dont le départ est un peu serré.

Celui-là mouille bien et il faut s’écarter de la paroi pour ne pas trop se faire saucer. Pour remonter, ça sera un peu plus délicat. Heureusement, cette dernière verticale n’est pas très haute, à peine 4 à 5m. C’est vite remonté.

Nous sommes à la confluence du ruisseau de l’Avenir avec celui de la Grande Viaille. Le puits de 30m de la Grande Viaille crache bien et on est content de ne pas devoir remonter par là…

Petite pause avant de remonter. On mange un morceau et je prends quelques photos.

Il y a toujours un courant d’air ici, surtout quand il y a pas mal d’eau, comme aujourd’hui.

  • ça mouillera encore plus à la remontée…

Elisabeth va remonter en premier pour que je puisse faire des photos de la remontée.

Elle essaye de s’écarter de l’eau, mais ce n’est pas évident. On en prend quand même une bonne dose…

Je remonte ensuite, déséquipe le puits, et nous repassons le méandre dans l’autre sens.

Quelques photos et nous atteignons le bas du puits suivant.

C’est bien arrosé et Elisabeth s’évertue à éviter le panache d’eau, avec plus ou moins de bonheur…

Je prends quelques photos de la remontée avant de m’attaquer également à la douche… ce sont surtout les 3 premiers mètres qui mouillent bien, après c’est plus “tranquille”.

À partir de là, c’est Elisabeth qui va déséquiper.

Je monte donc en premier. Ça va, on est pas trop arrosé.

Je prends quelques photos de la remontée d’Elisabeth.

Le puits est déséquipé. Pour la main courante c’est un peu moins cool… Un petit stress et un moment d’hésitation… il ne faudrait pas glisser à cet endroit… surtout ne pas laisser de mou sur la poignée, au cas où….

Voilà, c’est passé.

Je m’engage dans la remontée suivante pendant qu’Elisabeth remballe corde et mousquetons.

Le puits suivant, avec la déviation, est franchi. Son déséquipement est  un peu aérien, et Elisabeth regrette de ne pas mesurer une paire dizaines de centimètres de plus. Quelques doutes sur la possibilité d’atteindre ce maudit mousqueton tout en haut… Mais elle finit par y arriver… Quand on veut…. on peut…

Reste le dernier puits.

Je remonte le premier tronçon et libère la corde pour attaquer la dernière partie de la verticale.

Elisabeth suit, déséquipe l’amarrage de la barre et monte le dernier tronçon après avoir remballé la corde pour éviter qu’elle se coince.

Arrivée en haut, elle déséquipe le Y et avance en direction de la sortie. Un peu trop… Il ne faut pas oublier de remonter le sac… Et là, si on a un peu trop avancé, il se coince à tous les coups. Elisabeth va en faire la désagréable expérience. Pourtant, au lieu de reculer un peu, elle insiste. Après plusieurs tentatives, il faut se résoudre à repartir en arrière, car le sac est bien lourd et on s’épuise vite à essayer de le hisser.

Voilà, le sac est passé et on peut continuer vers la sortie.

Après 4h45 passées dans le gouffre, nous “ressortons” dans les carrières.

C’est plus de temps que ce que nous mettons habituellement. Mais, ce n’est pas grave. Ça “amortit” un peu plus les 5 heures de route aller-retour qu’il faut pour venir jusqu’ici.


Galerie des photos

Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.