Gouffre de la Baume des Crêtes ( Déservillers)

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Vidéo du gouffre de la Baume des Crêtes

Stage Fédéral Découverte / Perfectionnement dans le Doubs – Ligue spéléo de la Région Grand Est

Du 9 au 11 novembre, la Ligue Grand Est de Spéléologie a prévu un stage “Jeunes” découverte de la spéléo et perfectionnement technique.

Ce week-end spéléo, basé à Montrond-le-Château (Doubs) et organisé magistralement par Sabine (USAN), a regroupé une quarantaine de participants venant de la région Grand Est.

Dimanche, je rejoins l’équipe qui descend au gouffre de la Baume des Crêtes, à Déservillers, jusqu’au début de la galerie des Chinois, à environ -130.

3 stagiaires en perfectionnement technique (Justine, Séverine et Edith) pour 3 cadres (Christophe, Olivier et moi-même). 1 cadre pour 1 stagiaire, ça va, le rapport est plutôt correct, mais ce n’est pas du luxe car la vire qui permet d’accéder à la première verticale, de 30 mètres, est assez technique (et impressionnante à passer…). La cavité a déjà été équipée par un autre groupe la veille et nous n’aurons donc pas à patienter dans le froid automnal qui règne sur les crêtes.

1 stagiaire, 1 cadre, 1 stagiaire, 1 cadre…. pour optimiser l’encadrement.

La descente

A 11 heures, nous attaquons le passage de la vire qui aboutit au départ des 30 mètres de verticale du premier puits, qui en fait 40 au total. Séverine passe  la première, suivie par Olivier, Edith, Christophe, Justine et moi qui ferme la marche, si on peut dire.

Le passage de la vire se fait tranquillement, malgré le stress surmonté plus ou moins facilement.

42 minutes (d’après Olivier) pour que nous arrivions tous en bas de ce magnifique puits d’entrée…

La descente continue plus sereinement. Descente du grand éboulis. On apprécie le volume de la salle et les concrétions qui tombent de la voûte ou qui s’élèvent du sol petit à petit depuis la nuit des temps.

Quelques passages glissants ralentissent un peu la progression et nous atteignons la salle du Réveillon, bien plane, avec une belle dalle inclinée qui constitue le plafond.

10 minutes d’arrêt mises à profit pour avaler -déjà- un petit en-cas…

On continue. Il faut maintenant se faufiler dans un enchevêtrement de gros blocs coincés. Passage sous un bloc et descente d’un ressaut un peu serré avant un élargissement où il faut utiliser le descendeur pour franchir une petite verticale de quelques mètres. On descend en file indienne, les pieds quasiment posés sur le casque de celui qui nous précède… L’ambiance est plutôt gaie.

Après l’élargissement, nouveau passage serré sous la forme d’un toboggan bien pentu, facile à descendre mais qui risque d’être moins sympathique à remonter… Mais on verra plus tard…. Chaque chose en son temps.

Nous arrivons dans la salle des Dolois avec ses gours remplis à moitié d’eau et à moitié d’argile. Ici l’eau arrive du plafond pour s’écouler par une belle stalactite avant de rejoindre les bassins.

On essaie de ne pas se mouiller les pieds pour arriver jusqu’à la petite escalade conduisant à l’ancienne étroiture qui a été élargie lors d’un spéléo secours dans les années 80.

Désescalade délicate pour aboutir au départ d’un ressaut de quelques mètres qui précède un beau puits de 15 mètres dans lequel se jette un petit ruisseau qui va rejoindre plus bas le collecteur du Verneau, à -180 m. Heureusement nous arrivons par un autre passage que l’eau, ce qui nous permet de rester au sec. C’est bien appréciable.

Arrivés en bas du P15, nous atteignons, une vingtaine de mètres plus loin, une salle bien concrétionnée qui va constituer notre terminus pour aujourd’hui. Nous sommes ici au départ de la galerie des Chinois dans laquelle va maintenant s’écouler le ruisseau.

Petite pause, photo et/ou cigarette et nous allons remonter. Un autre groupe spéléo (belge) descend le P15 et il nous faut attendre que les 6 spéléos soient en bas car on ne peut pas remonter en simultané puisqu’ils ont utilisé les mêmes broches que nous pour amarrer leur corde.

La remontée

Heureusement il n’a pas fallu attendre longtemps et Christophe monte le puits de 15m, suivi de Séverine, Edith, Marc, Olivier et Justine qui va déséquiper.

Petit arrêt dans la salle des Dolois pour attendre Olivier et Justine. Christophe attaque ensuite la remontée du toboggan qui, comme c’était prévisible, est nettement moins facile que la descente. Pourtant, Justine remonte tout à 4 pattes alors que tous les autres sont obligés de ramper sur le dos pour franchir le passage étroit…

Montée du petit puits de 5m suivi d’une longue main courante. Franchissement d’un ressaut assez serré, passage de la “Boîte aux lettres”, et montée entre les gros blocs pour sortir enfin de cet enchevêtrement minéral.

On s’arrête dans la salle du Réveillon pour une pause repas assez conséquente qui se termine par un thé/café bien chaud, grâce au petit réchaud qu’Olivier a emporté. 

Il fait un peu frisquet au bout d’un moment et les outils pour se réchauffer sont dégainés :  chasuble de survie, poncho et autres couvertures de survie …

La longue et pénible remontée du grand éboulis permet de vite se réchauffer. Il reste le puits de 30 m à grimper et la vire à repasser. On aperçoit le ciel encore clair depuis le bas, mais seuls les premiers remontés en profiteront car, à cette période de l’année, la nuit tombe très vite.

Olivier monte en premier, suivi de Justine. L’équipement du puits a été doublé et 2 personnes peuvent monter en même temps. Edith prend le 2ème service, suivie par Marc. Christophe et Séverine en dernier puisque c’est elle qui va déséquiper.

La sortie se fait tranquillement, excepté pour Séverine qui “stresse” un peu car les belges la talonnent et elle a peur de les faire attendre. Elle veut donc aller vite, ce qui, comme chacun sait, ne fait que la ralentir…

Il fait nuit, bien sûr, quand nous sortons et un peu frais, mais, pas de pluie, ni de neige, donc on ne va pas se plaindre.

Pour conclure, ce fut une excellente visite, qui a duré quand même 7 heures, dans une bonne ambiance chaleureuse comme la spéléo sait en créer. Les stagiaires ont franchi tranquillement tous les obstacles, sans difficulté particulière, même si la vire d’entrée a nécessité un encadrement un peu plus “renforcé”….

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Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.