Rando dans le vallon de la Maglia

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Breil sur Roya (06) – 14 septembre 2022 * 8 km – Dénivelé positif : 300m* Météo : pluie 22°



  • Une rando à la place d’une descente de canyon

Nous avions prévu de faire aujourd’hui la descente de la partie basse de la Carléva, au sud de Breil sur Roya.

Nous nous sommes réveillés ce matin, à Saorge, sous la pluie. Bon, ça va peut-être passer…

Après un petit déjeuner rapide, nous partons vers Breil. Le temps ne s’arrange pas, bien au contraire. La vallée est bouchée par les nuages vers le sud et la pluie tombe bien régulièrement, signe que ça risque de durer un moment.

On décide de reporter la descente au lendemain. Il n’y a pas, a priori, de risque de crue car il en faudrait beaucoup pour que le débit de la Carléva devienne dangereux à cette période de l’année (Mais tout cela est “théorique”, car si on se rappelle l’énorme crue de 2020, elle a quand même eu lieu le 2 octobre… à 2 semaines près, on y est…). Quoi qu’il en soit, ça sera quand même plus sympa de faire la descente du canyon sous le soleil. Et puis tout ce qui va tomber aujourd’hui augmentera de débit de la Carléva, ce qui est plutôt une bonne chose.

À la place, nous allons faire une petite rando dans le vallon de la Maglia. On va quand même attendre qu’il arrête de pleuvoir.

Nous partirons de la Giandola (emplacement de la confluence de la Maglia avec la Roya) à 11h45, pour remonter le vallon jusqu’au départ du parcours de canyoning.

Il faut compter 4 km pour la montée et environ 300m de dénivelé. Une bonne heure en marchant à bonne allure. Mais nous ne sommes pas pressés…

  • 3 montées pour une descente

Dès le départ, on attaque une bonne montée pour sortir du hameau. Le sentier est large, signe qu’il doit être bien emprunté. La pente s’adoucit une fois les dernières maisons passées. Le temps se maintient et semble même s’améliorer au-dessus de la vallée de la Roya. Mais vers le fond du vallon et sur le Mercantour, c’est encore bien nuageux.

Il faut traverser un gros vallon bien profond en utilisant une passerelle suspendue qui semble plutôt bien solide. Ce n’est visiblement qu’une impression car des panneaux incitent à la prudence : ne pas faire de balancement, 2 piétons ou un cycliste maxi… On va donc y aller doucement. Je passe en premier et Elisabeth suit avec Bella. Bon ça va. Espérons qu’il en sera de même au retour, car nous reprendrons le même chemin qu’en montant.

2ème montée, plus longue que la première. Elle se grimpe tranquillement grâce aux nombreux lacets qui “cassent” la pente. Le soleil perce les nuages par moments et on a alors l’impression d’avancer dans un sauna. Très désagréable en tout cas.

Nous arrivons en haut de la montée et avançons sur un replat reposant, avec en prime de l’ombre à certains passages. Le luxe…

En tout cas, ce sentier a dû être emprunté par des mulets auparavant car il est bien large et les bords ont été stabilisés pour éviter les glissades, qui conduiraient inévitablement à une chute vertigineuse.

On entend le bruit de la Maglia qui coule au fond de la gorge encaissée, et on aperçoit même, par endroits, l’eau qui s’écoule tranquillement ou tombe en cascade dans des vasques limpides. Ça donne envie… Mais nous devons continuer à avancer et supporter l’étuve.

C’est reparti pour une 3ème montée, bien raide cette fois, sans lacets et souvent en plein soleil. Nous devons passer au pied de falaises en surplomb, et après la pluie, des chutes de pierres sont à craindre. Méfiance…

Arrivés sans encombre en haut, nous avançons maintenant sur du plat avant d’attaquer, un peu plus loin, la descente jusqu’au cours d’eau.

La Maglia a visiblement souffert de la crue d’octobre 2020. Un large couloir a été dégagé par la force de l’eau qui a emporté une quantité impressionnante d’arbres qui bordaient la rivière. Des amoncellements et enchevêtrements de troncs, branches et racines sont coincés, parfois à plusieurs mètres au-dessus du niveau de l’eau. On a du mal à imaginer quand même ce que ça pouvait donner.

On va se poser au bord de l’eau pour manger un morceau avant de redescendre. Le soleil est là, et la fraîcheur de bord de l’eau le rend tout à fait supportable. C’est bien agréable ici. Profitons-en car les gros nuages qui commencent à arriver ne présagent rien de bon.

  • Retour sous la pluie battante

En effet, peu après notre départ, quelques gouttes, puis le ciel s’assombrit de plus en plus.

La pluie recommence à tomber au début de la 1ère grande descente. Le sentier est glissant à cause des cailloux mouillés qui roulent en plus sous nos pieds. Il faut également surveiller les bruits qui viendraient du haut pour se protéger des éventuelles chutes de pierres.

Comme ce matin, la pluie tombe bien régulièrement, et elle nous tiendra compagnie jusqu’à notre retour à la Giandola. Nous ne sortirons même pas les ponchos car nous sommes, de toute façon, complétement trempés.

Finalement, nous aurons été au moins autant mouillés que si nous avions fait du canyoning….

Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.