2 rivières-Rognol-Calice

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Abreschviller (57) – 16 février 2020 * 16 km – Dénivelé positif : 500 m* Météo : 16° – ciel dégagé et vent fort/


. Journée de printemps en plein hiver

Grand soleil ce dimanche 16 février. Départ aux 2 rivières, à la confluence de la Sarre Rouge et du ruisseau du Canceley.

Beaucoup de voitures sont garées à ce carrefour, d’ordinaire désert. Peut-être des adaptes de paintball, car je crois qu’il y a un site à proximité.

La météo a prévu une journée globalement ensoleillée, avec des températures qui pourraient dépasser les 16°. Un 16 février !

Une nouvelle tempête est également  annoncée. Après Ciara, le week-end dernier, puis Inès jeudi, c’est au tour de Dennis de venir secouer la forêt qui a déjà pas mal souffert, notamment suite au passage de Ciara. Des vents de plus de 130 km/h ont soufflé dans le secteur, et jusqu’à plus de 180 km/h sur les hauts sommets des Vosges.

Première montée, jusqu’au col du Rognol. Il est presque 11 heures et on sent déjà qu’il va faire relativement chaud, malgré le vent qui souffle déjà assez fort.

360 m de dénivelé jusqu’au col, mais la pente est régulière et pas très forte, mis à part quelques tronçons, heureusement pas très longs.

Quelques centaines de mètres après le départ, le sentier rejoint une piste forestière qui va passer à proximité de quelques miradors de chasse loués à prix d’or, en automne principalement… Des arbres fruitiers ont été plantés sur la prairie autour de laquelle sont disposés les miradors. De cette manière, les animaux prennent l’habitude de venir manger les fruits dont ils raffolent. Il suffit d’attendre qu’ils viennent se délecter, pour la dernière fois…  D’accord pour payer cher la location, mais il faut être sûr de pouvoir tuer, en toute sécurité, et sans effort autre que celui de patienter…

Après environ 2,5 km, on quitte la piste pour suivre un sentier peu marqué qui va rattraper la piste du “Chemin des Bornes”. Encore “quelques” miradors placés au bord de la piste. Au total, on peut en voir une quinzaine qui jalonnent le parcours, des 2 rivières jusqu’au col du Rognol.

Le vent souffle de plus en plus fort et les grands arbres se plient plus ou moins sous les puissantes rafales. La tempête de la semaine dernière a quand même causé des dégâts. Certains gros arbres ont été déracinés, d’autres ont carrément cassé. Les forestiers sont visiblement intervenus rapidement, car la piste est dégagée partout où des arbres couchés barraient le passage.

Ça me rend toujours un peu triste de voir tous ces géants terrassés qui gisent au sol. Même s’il y a eu des dégâts, ça n’a rien à voir, quand même, avec ceux provoqués par les tempêtes de 1999.

On passe sous le petit massif du Canceley, puis de la Tête de la Gorge aux Sangliers sur laquelle on peut apercevoir la cime des quelques arbres, qui ont survécu à 1999, se balancer lourdement sous la charge des bourrasques.

. Arrêt déjeuner à l’abri Fourmann

À gauche, un sentier qui part en direction du rocher et de la vallée du Canceley, et un peu plus loin, sur la gauche également, on dépasse la piste qui mène au point de vue du Rond-point des Pommiers.

La montée repart de plus belle jusqu’à l’abri Fourmann, qui fera un excellent refuge pour le casse-croûte, et pour faire chauffer de l’eau destinée à préparer une boisson chaude.

2 randonneurs savernois arrivent pour se restaurer également. On échange quelques mots de randonneurs, puis ils vont s’installer dehors, près d’un rocher, pour déjeuner.

Il  faisait bien bon à l’abri du vent, au soleil derrière les vitres de l’abri, mais il faut quand même repartir…

Le Chemin des bornes traverse maintenant une forêt de pins, avant de rejoindre la route forestière du Haut Rognol. 1 km plus loin, voici le grand replat du col du Rognol, balayé par le vent. Heureusement qu’il fait environ 16°, car autrement, le coin est glacial lorsqu’il y a de la neige, comme ça devrait être le cas à cette période de l’année.

Il faut quitter maintenant le Chemin des Bornes, qui va vers la Fresstanne, et prendre à gauche un large chemin qui contourne par l’est le massif du Haut Rognol.

. Des sapins étranges

En regardant le sol, je vois des mousses “rampantes”, mais en y regardant de plus près, ce sont en fait de fines branches de sapin qui rampent  un peu partout en se mêlant aux herbes environnantes. Etrange, on a l’impression d’être en présence de sapins “mutants” qui s’étalent, semblables à des pieuvres, au lieu de pousser verticalement…

Il est bien agréable ce sentier au milieu des sapins, et en plus, il est abrité du vent, ce qui ne gâche rien.

Les meilleures choses ont une fin, et après 1 kilomètre, le sentier laisse la place à une route forestière, celle du Haut Rognol, suivie par la route forestière du Val Noir qui conduit à la Cense Charlot.

Il devait y avoir une ferme à cet emplacement, et on peut voir des vestiges de terrasses comportant des soubassements de pierres sèches.

D’ailleurs, le terme “cense” signifie “fermage” ou “ferme”…

Après la Cense Charlot, la piste suit un petit ruisseau jusqu’à la jonction avec le ruisseau du Canceley, dont le débit est plutôt important aujourd’hui.

Le soleil est toujours là, et il y a moins de vent que sur les hauteurs. Mais des arbres ont aussi été déracinés, au fond de la vallée.

. Montée vers le Rocher du Calice

On suit le ruisseau sur à peu près 1 km avant de remonter l’autre côté de la vallée, d’abord jusqu’à l’emplacement de l’ancienne maison forestière du Canceley, puis en suivant la route forestière qui monte jusqu’à la Place du Bon Dieu, où de nombreux arbres sont couchés sur les bas-côtés. Cette fois, ce n’est pas la tempête qui a sévi, mais les bûcherons. Cela fait-il vraiment une différence ? En tout cas, pour la forêt ça ne change pas grand-chose, ce sont des arbres morts…

La route forestière passe ensuite sous les falaises du Grand Rommelstein.

Un sentier court-circuite une boucle de la route et passe près du Rocher du Calice, bien connu dans le secteur d’Abreschviller. Le soleil commence à décliner et la luminosité devient moins vive. Les couleurs prennent des nuances tirant vers le jaune. Bientôt la nuit va recouvrir la vallée de la Sarre Rouge et celle du Canceley, le bruit des véhicules descendant du col du Donon, ainsi que celui des pratiquants de paintball qui quittent progressivement le site, vont peu à peu disparaître. La chouette va entamer ses hululements nocturnes et les animaux sauvages, disposant d’un peu de répit, vous pouvoir se nourrir et prolonger leur vie… jusqu’à la prochaine chasse…



Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.