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Sommet des Roches de Todlaine

La Fourchue Eau – Col de la Charaille

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Saint Sauveur (54) – 1er janvier 2020 * 23 km – Dénivelé positif : 500 m * Météo : -4° à 4° Grand ciel bleu


Montée à la Roche des Druides et aux Roches de Todlaine

À la sortie de Val et Châtillon, en direction de Saint Sauveur, la petite route qui s’enfonce dans la vallée du ruisseau du Val est bien gelée. Le thermomètre indique -4°, et il est pourtant déjà 10h30.

On passe la maison forestière de la Gagère pour s’arrêter au carrefour suivant, en face du monument nouvellement installé.

Aujourd’hui, comme dimanche dernier, le ciel est uniformément bleu et il devrait faire moins froid en hauteur, au soleil.

Le chemin balisé débute sur la route pour contourner la propriété de la Fourchue Eau. Une passerelle métallique enjambe le ruisseau et, tout de suite après, une montée bien raide démarre les festivités. Heureusement, elle est assez courte et le sentier adopte une pente plus sympathique avant de rejoindre la route forestière qui monte au Bois des Moises.

Au niveau de la source, indiquée sur la carte IGN, la pente augmente sensiblement, jusqu’au carrefour situé au pied des Roches de Todlaine. En prenant à gauche, à ce croisement, la montée continue et conduit à la Roche des Druides qui offre une vue superbe sur la vallée de Saussenrupt et le massif du Grand Rougimont, juste en face.

Retour au Bois des Moises pour longer le sommet des Roches de Todlaine. D’étonnants petits massifs de houx, bien denses, agrémentent le plateau où affleure la roche recouverte, par endroits, de mousse et de lichen.

A l’extrémité sud-est du plateau, il faudra trouver un passage pour rejoindre le sentier qui va en direction du Plain de Sable. Ça ne va pas être évident car, même à cette période de l’année, la végétation est plutôt dense, et en plus, il faut essayer de ne pas se retrouver en haut d’une falaise qui empêcherait de descendre.

Mais avant de chercher le passage, un petit arrêt s’impose pour profiter de la vue et du soleil, et avaler un petit quelque chose, histoire de reprendre des forces.

Finalement, la descente se déroule sans difficulté car un sentier, peu pratiqué mais bien visible, serpente jusqu’au bas des Roches de Todlaine. Le sentier balisé est vite retrouvé.

 

Le Col de la Charaille

Au col du Plain de Sable, erreur de direction car la piste la plus évidente bifurque vers la gauche et descend… descend !? Tiens, bizarre, car ça devrait plutôt monter pour rejoindre le Haut des Planches. Le GPS confirme que ce n’est pas le bon chemin. Un peu plus bas, un sentier va permettre de corriger l’erreur et de rattraper le parcours initial qui monte vers le Haut des Planches, à 574 m d’altitude. Peu après ce sommet, la route forestière devient le Petit Chemin d’Allemagne, plus joli et pratiquement plat jusqu’au croisement avec une route forestière venant de la vallée de Saussenrupt. À partir de là, nouvelle montée jusqu’à la cote 694 m (90 m de dénivelé) et le chemin redevient plat jusqu’au Col de la Charaille.

Le soleil, qui entame déjà sa descente, éclaire la forêt d’une belle luminosité hivernale.

Devant l’abri du col, un feu de bois brûle encore et dégage une fumée blanchâtre. Ceux qui ont occupé le refuge, probablement pour fêter le nouvel an, sont visiblement partis depuis peu car l’intérieur de la cabane est empli d’une douce tiédeur. Le fourneau est encore chaud et un thermomètre affiche 15°.

Il y a tout ce qu’il faut pour s’abriter confortablement (seule l’eau manque) et un étage, construit avec des palettes, sert de petit dortoir. Des panneaux solaires alimentent un éclairage pour la pièce et un autre pour le dortoir. Il faut espérer que cette cabane ne sera pas vandalisée comme c’est malheureusement souvent le cas pour les refuges ouverts et non gardés.

Une boisson chaude sera la bienvenue, ainsi qu’un petit encas. Le chemin du retour est long mais heureusement, il ne fait que descendre, donc ça devrait se passer tranquillement.

La route forestière qui repart du col longe la crête jusqu’à la Vierge du Trupt, enfermée dans sa cabane par une grille protectrice.

La luminosité décline fortement et les derniers rayons du soleil peinent à éclairer à travers les arbres qui bordent la piste.

 

Descente de nuit

1 Km et demi après la Vierge, il faut descendre un vallon pour rejoindre la Vallée du Val, au niveau de l’ancienne scierie du Marquis, aujourd’hui disparue. Le sentier balisé ne correspond pas du tout au tracé indiqué sur la carte, mais peu importe car il mène au même endroit…

Le chemin bien pentu est encombré de branches coupées, recouvertes de mousse, et donc bien glissantes. Il rejoint une piste qui débouche, un peu plus bas, sur l’emplacement de l’ancienne scierie qui n’est plus qu’une vaste surface plane et vide.

Le fond de la vallée est complétement givré, particulièrement l’ubac dont la mousse omniprésente est recouverte de cristaux de givre qui scintilleraient, s’il y avait du soleil… mais la nuit approche à grands pas. Le brouillard qui “flotte” dans la vallée dégage une ambiance mystérieuse, encore accentuée par les ombres de la forêt.

La nuit est tombée maintenant, et on distingue à peine la scierie de Machet, inoccupée, en passant à côté.

La petite route est recouverte, par endroits, de plaques de glace et il faut avancer prudemment. Ça serait peut-être mieux de sortir la lampe frontale pour y voir quelque chose, mais bon, ça casserait un peu l’ambiance.

Un peu après la scierie, quelques fenêtres éclairées apparaissent faiblement à travers la brume, mais les autres bâtiments du hameau de Pot de Vin sont déserts, et c’est à peine si on les devine dans la nuit noire.

Enfin le parking est là, lui aussi plongé dans la nuit, que les phares du véhicule retrouvé vont repousser, pour un moment seulement…

Une bien belle randonnée de 23 km se termine.

Une petite nuit dans l’abri du Col de la Charaille, ça doit être pas mal, non plus. A essayer peut-être…


Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.