Vars (05) – 5 et 6 septembre 2023 * 16 km – Dénivelé positif : 900 m* Météo : soleil 24°
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Montée et bivouac au Lac des 9 couleurs
Après la préparation des affaires, nous partons du parking des Couniets à 10h30. Belle journée en vue : ciel bleu et température correcte, pour le moment. Le début est un peu dur. Nous sommes bien chargés car nous allons camper au lac des 9 couleurs ce soir. Nous partons de 2400m d’altitude et il faudra du temps pour s’acclimater. On y va doucement car on a largement le temps d’y arriver.
Après une première montée soutenue jusqu’au col, le sentier va longer un dévers, impressionnant par endroits. Heureusement le sol est bien sec, sinon ce pourrait être dangereux.
Nous nous arrêtons au 1er col pour manger un morceau en essayant de trouver un peu d’ombre, surtout pour Bella qui a tiré comme une brute, à cause des marmottes.
Nous laissons passer quelques personnes car notre progression n’est pas très rapide. On se demande bien ce qu’on a pu mettre dans ces maudits sacs. Nous laisserons Bella lâchée car c’est trop dangereux de la garder en laisse sur le passage en dévers. Elle court partout après les marmottes, et même jusqu’en bas du vallon et sur l’autre versant, et finit par revenir, complètement exténuée.
Nous arriverons au lac vers 16h30. La dernière montée depuis le col de Sérenne était particulière difficile, mais heureusement courte.
On attendra un peu avant de monter la tente qu’il fasse moins chaud. Quelques personnes sont autour du lac, mais il n’y a pas foule, heureusement.
On montera la tente un peu avant le coucher du soleil et nous chaufferons l’eau pour le repas : des pâtes bien sûr, bolognaise type Bendola (Fuel your preparation) ou aux champignons (vraiment pas bonnes) de la marque Voyager.
Le coin est super calme. Bella va quand même trouver le moyen de cavaler 2 bouquetins, mais elle laissera vite tomber et reviendra tout de suite. Nous avons parcouru aujourd’hui 5.5 km pour 430m de dénivelé
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Ascension de la Mortice sud
Lendemain matin, 6 septembre : grand soleil encore. la journée s’annonce belle et “chaude” malgré l’altitude. ça change des 2 fois précédentes où je suis venu ici. 1/2 tour une fois à cause de la neige, et l’autre fois à cause de l’orage. Cette fois devrait être la bonne.
Nous n’allons pas monter tout l’équipement en haut de la Mortice et nous cachons quasiment tout sous un rocher, bien à l’abri des regards.
Départ à environ 10 heures. Difficile car un troupeau de bouquetins (plus d’une dizaine) broute à une centaine de mètres de nous. Bella est folle et aboie comme une forcenée mais les bouquetins n’en ont rien à faire. Ils s’installent au soleil et nous avons bien du mal à avancer. Après la 1ère montée d’un pierrier, nous ne les voyons plus et Bella va se calmer progressivement… pas pour longtemps… un peu plus haut, ce sont des chamois qui excitent Bella. Pas craintifs du tout, ils “sifflent” en nous regardant passer, ce qui énerve Bella encore plus.
Nous descendons ensuite au fond d’une cuvette à fond plat où circule un peu d’eau qui va ensuite se perdre sous terre.
Devant nous, une barrière rocheuse qu’il va falloir monter. On ne voit pas par où c’est possible d’ailleurs
Le sentier est pourtant là. Il faut grimper dans la caillasse et certains passages sont très pentus. La descente va être corsée également… Mètre après mètre nous prenons de l’altitude. Vers 2920 m, une petit sentier balisé de cairns part en direction du gouffre de la Mortice, puits unique de 105m de profondeur. Belle entrée en tout cas. Un filet d’eau tombe dans le puits, ce qui doit être bien désagréable lorsqu’on est dans la verticale.
Après ce petit arrêt, nous continuons la difficile montée jusqu’au plateau de calcaire. La progression est plus facile et moins pentue. Nous allons voir le 2ème gouffre indiqué sur la carte. Il se trouve à l’intersection de 2 failles. L’entrée est moins impressionnante que celle du 1er gouffre et sa profondeur est d’environ une vingtaine de mètres, mais peut est-seulement un palier sur lesquelles les pierres que l’on jette s’arrêtent. D’autres marquages indiquent que des cavités ont été explorées dans le secteur. Ce sont des marquages anciens, presque entièrement effacés.
Nous avançons maintenant sur un beau lapiaz de calcaire gris veiné de blanc, et essayons de rejoindre le sentier principal. Nous le retrouverons à l’endroit où il change de direction pour attaquer la pente finale de la Mortice. Nous sommes à plus de 3000 m d’altitude et le sentier est bien, comparé à ce qu’on a eu avant. Un peu avant d’arriver au sommet, un autre troupeau de chamois nous nargue, et Bella tire à nouveau comme une forcenée. Difficile de savoir où elle trouve une telle énergie.
Nous passons la crête et elle va se calmer car on ne voit plus les chamois. Le sentier qui suit est un peu délicat, avant d’arriver au cairn qui marque le sommet de la Mortice sud.
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Descente et retour au parking des Couniets
Nous nous arrêterons pour manger un morceau avant d’entamer la descente que je redoute un peu, car si nous voyons des animaux, Bella va vouloir cavaler après… Nous avons mis 3h30 pour faire la montée. Sans compter les arrêts aux gouffres, cela fait environ 3 heures, depuis le lac. 2.7 km pour 470 m de dénivelé.
Heureusement, aucun animal pendant la descente, et Bella va avancer sagement en restant derrière moi.
Nous passons au niveau du gouffre de la Mortice, et un peu plus bas nous croisons un randonneur qui a bien du mal à monter (comme tout le monde…). Nous discutons un peu et il ne sait pas s’il va aller jusqu’en haut car il trouve que c’est vraiment difficile avec cette caillasse qui roule sous les pieds.
Nous continuons notre descente pendant qu’il reprend, avec peine, sa difficile montée.
Nous arrivons dans la cuvette et il faut maintenant monter un peu pour rejoindre le haut du pierrier qui domine le lac des 9 couleurs (qui a d’ailleurs la même couleur que ce matin et qu’hier…)
Descente du pierrier, tranquillement car ça glisse bien. On récupère au passage le bob qu’ Elisabeth avait perdu en montant.
Nous nous arrêterons un bon moment au lac. On récupère les affaires laissées sous le rocher et on va se préparer 2 boissons chaudes en attendant qu’il fasse moins chaud pour repartir.
Difficile de remettre les sacs bien lourds sur les épaules.
Après la descente du lac, nous reprenons le sentier sur le devers, qui bien heureusement est à l’ombre. Comme à l’aller, Bella va s’en donner à cœur joie en cavalant partout. Après le col je la rattache car je ne sais pas s’il n’y a pas des moutons à proximité de la cabane des Couniets qui fait office de bergerie.
La descente finale fût un enfer à cause des innombrables marmottes qui couraient partout sur les pentes encore ensoleillées.
Nous arriverons au Kyros vers 19 heures. 2 autres personnes dans un fourgon sont sur le parking et ils passeront également la nuit ici avec un de leurs amis qui viendra les rejoindre vers 20 heures.
Un peu avant le coucher du soleil, nous revoyons le randonneur croisé dans l’après-midi. Finalement il est quand même allé jusqu’en haut de la Mortice…