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Dans la forêt du Hoelsthal

Harreberg-Croix du Loup-Herrenmuhlen

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Harreberg (57) – 26 avril 2019 * 21 km – Dénivelé positif : 550m* Météo : 19° – ciel bleu puis quelques nuages /

. Randonnées du mois d’avril : Nbre : 5 / 106 km / Dénivelé positif : 2580 m
. Total année : Nbre : 19 / 337 km / Dénivelé positif : 8720 m

Repères cartographiques :

  • Zorn
  • Jaegerhof
  • Croix du Loup
  • Herrenmuhlen

  • Koepenmuhl
  • Enteneck
  • Kleinmuhl


Dénivelé positif : 550 m (données altimètre)

6ème week-end de confinement. Toujours pas possible de randonner. Sans aucune raison valable ! …

Pour cette randonnée “virtuelle”, toujours au départ de Harreberg, j’ai choisi un parcours effectué l’année dernière, qui va nous faire passer par la Zorn, Kleinmuhl, le Jaegerhof, la Croix du Loup, le grand vallon du Hoelsthal, la vallée de la Zorn Blanche, avant de remonter par le vallon du Traubachthal.

  • Descente vers la Zorn

Midi trente. On commence par suivre la route forestière du Schanzkopf sur quelques centaines de mètres. Sur la droite, une balise “point rouge” du club vosgien indique la suite. La descente des pentes du Schanzkopf débute rapidement, et par une forte pente presque jusqu’en bas. Le sentier se parcourt facilement, en pleine forêt. Un petit escarpement rocheux, juste avant de déboucher sur la route forestière du Traubachthal, constitue le seul petit obstacle qui peut être délicat à franchir lorsque la roche est mouillée ou gelée. Pas de risque, aujourd’hui, car il n’a pas plu depuis plusieurs semaines. Le ciel est bleu, avec quelques petits nuages, et il doit faire pas loin de 20°, avec un petit vent d’est qui sera le bienvenu lorsqu’il faudra attaquer la montée, de l’autre côté de la Zorn.

Voilà la route qui va de Neustadtmuhle à Enteneck. On la traverse au niveau du Rocher de la Paye, avant de descendre les escaliers qui mènent à la Table de la Paye, puis à la passerelle permettant de traverser la Zorn. Le lit de la rivière est toujours une invitation à la baignade, avec son lit de sable rose, tout ondulé,  qui constitue le fond du cours d’eau.

On déclinera quand même l’invitation  pour gravir le sentier pentu, et rejoindre le large chemin qui longe la Zorn. On passe le long des petites falaises que j’ai utilisées pour faire de l’initiation à la descente en rappel, et on arrive bientôt à la scierie Kleinmuhl complètement en ruines. C’est ici qu’a eu lieu un terrible drame, il y a plus de cinquante ans : 3 jeunes enfants sont morts dans l’incendie des bâtiments. Ils auraient été laissés seuls par leurs parents partis au bal.

  • Montée au Jaegerhoff et à la Croix du Loup

Quelques mètres à escalader pour continuer le chemin. Tout de suite après, on tourne à gauche pour emprunter un joli sentier balisé qui monte bien fort entre les arbres. Il va nous amener dans la prairie du Jaegerhof, avec l’ancienne maison forestière qui trône au milieu.

On traverse la prairie en oblique pour rattraper la route forestière du Jaegerhof. Cette route caillouteuse va longer les pentes sud du Hochkopf pour aboutir au col qui le sépare du Salzleckkopf, à la côte 442. Au carrefour suivant, après avoir dépassé le Salzleckkopf, un sentier bien marqué permet d’éviter de marcher en plein soleil sur la piste poussiéreuse. Même si on avance dans la forêt, cette partie n’est pas très esthétique. On a le sentiment de visiter une usine à bois, avec tous ces sapins alignés et serrés, sans aucune autre végétation.

On arrive à Wolfsgrubkreuz, la Croix du Loup. À partir de là, il faut continuer la piste qui descend vers le vallon du Hoelsthal. Heureusement, on ne va pas rester longtemps dessus. Un large sentier s’enfile entre les arbres, côté gauche de la piste. On saute dessus avec empressement pour profiter de l’ombre. Des centaines de myrtilliers, d’un vert clair éclatant, couvrent le sol et illuminent ce qui ressemble maintenant à une vraie forêt de feuillus mélangés aux conifères.

  • Petite pause bucolique au soleil

Quelques centaines de mètres après la bifurcation, on débouche dans une superbe prairie recouverte d’herbe rase et parsemée de genêts en fleur. Cette belle étendue est malheureusement utilisée pour la “chasse”. 2 miradors sont posés à chaque extrémité de la prairie et, entre les 2, s’élève un agrainoir automatique servant à attirer les animaux, pour pouvoir les tuer sans le moindre effort.

Un endroit pareil, ça refroidit quand même, mais une petite pause est nécessaire. Une boisson chaude sera très appréciable, en profitant du soleil, assis sur ce confortable gazon sauvage.

C’est excellent de s’arrêter un peu, et il faudra se faire violence pour remettre  le sac dans le dos. Quelques photos du coin, et c’est reparti. Il reste encore pas mal de kilomètres à faire avant de revoir Harreberg.

  • Le vallon du Hoelsthal

On va maintenant suivre tout le contour du vallon du Hoelsthal, en suivant un chemin qui a dû être utilisé, il y a longtemps, pour des travaux forestiers. On voit très bien qu’il n’y a  jamais de passage par ici. Le sol est jonché de branches mortes qui rendent la progression malaisée.

On débouche sur une piste, mais il faut la traverser et suivre à nouveau un chemin forestier que l’on devine à peine. Quelques centaines de mètres plus loin, la trace s’évanouit dans un sous-bois bien touffu. Il vaut mieux descendre directement car on aperçoit un chemin bien praticable, en contrebas. La progression est plus facile, et on avance dans l’herbe fine, entre 2 rangées de sapins bien verts. Le chemin débouche sur une route forestière doublée d’une large bande herbeuse sur laquelle sont disposées, à espace régulier, des plateformes de tir utilisées lors des battues. La direction semble tellement évidente, sur cette large route, que je rate le départ discret qu’il fallait prendre sur la droite. Pour rectifier l’erreur, sans faire demi-tour, le mieux est de descendre directement dans le bois. La forêt n’est pas très dense et ça ne devrait pas poser de problèmes. On recoupe, plus bas, une piste en terre que l’on pourrait suivre. Mais autant continuer à descendre. Un large vallon tapissé de feuilles mortes se laisse descendre sans difficultés, et c’est même bien plus agréable que d’emprunter la piste terreuse.

On va quand même quitter ce vallon (ce n’était pas forcément judicieux, mais ça on ne peut pas le savoir avant…) pour prendre le chemin qui mène à l’emplacement de l’ancienne maison forestière de Herrenmuhlen. Malheureusement, les tempêtes de cet hiver ont provoqué un chaos indescriptible, constitué d’enchevêtrements de gros arbres déracinés et tombés au sol. Ça fait mal à voir, tout ce désastre. La progression n’est pas évidente car il faut escalader, contourner, éviter tous les troncs et les nombreuses branches qui bloquent le passage. Pas de doute, rester dans le vallon aurait été plus simple, a priori, et plus court.

  • En suivant la Zorn Blanche

A force de persévérance, voilà quand même le replat où était située la maison forestière de Herrenmuhlen. Comme d’autres, celle du Canceley notamment, elle a complétement été démontée et il n’y a plus que quelques morceaux de portes et 2 ou 3 briques qui témoignent de la présence du bâtiment. Quelques vieux arbres fruitiers en fleur et des genêts occupent le terrain qui est en train de progressivement se reboiser.

On descend la piste qui va rejoindre la route un peu plus bas. Une biche apeurée s’enfuit en grimpant la pente du vallon à toute vitesse. Elle était probablement allée se désaltérer dans la Zorn Blanche avant de réintégrer ses quartiers pour la nuit.

Il faut prendre, ensuite, la route goudronnée qui longe la Zorn jusqu’à Enteneck, à l’endroit où les 2 Zorn, la blanche et la jaune, se rejoignent. Mais il y a encore plusieurs kilomètres à faire avant d’y parvenir, 3 ou 4 peut-être. Un petit affluent dévale la pente pour aller se mêler à la Zorn. Elle termine sa course par une cascade de quelques mètres qui s’écoulait joliment en éventail en suintant des mousses. Mais quelqu’un a eu la somptueuse idée de canaliser tout le petit ruisseau, pour le faire passer dans un gros tuyau en plastique jaune. Une vraie mocheté. Il y a des gens qui feraient mieux de ne pas se lever certains jours…

L’ancienne scierie du Koeppenmuhl est en vue et il faut passer entre les bâtiments pour rejoindre le chemin herbeux qui longe la rive gauche, bien plus sympathique que la route.

Un peu avant Enteneck, tout une partie du vallon a été entièrement déboisé. Encore un massacre . Au milieu des restes à terre, 2 chevreuils cavalent pour remonter en 4ème vitesse vers le haut du vallon. Eux aussi sont probablement allés se désaltérer dans la rivière avant la nuit qui s’approche tout doucement.

  • Sur les pentes du Traubachthal

À Enteneck, il faut traverser 2 ponts pour retrouver le sentier qui longe la Zorn en rive droite. On va le suivre jusqu’à Kleinmuhl où l’on remonte pour traverser la route et s’engager sur une piste de débardage. Le début n’est pas engageant du tout car il montre une pente tout à fait conséquente. Mais bon, quand faut y aller…Une cinquantaine de mètres plus loin, ça devient plus supportable et on peut même dire que c’est agréable de monter. La vue, à droite, offre une belle perspective sur le rocher de Dabo, incontournable dans le secteur. Après ce passage presque à plat, le sentier a la très mauvaise idée de reprendre une inclinaison abusive, et cela, jusqu’à la jonction avec la route forestière de la Carrière. Là, 2 options : suivre la route forestière jusqu’à la Croix du Hengstbourg, ou prendre le vallon “en direct” et attaquer la pente “plein pot”. Plus dur, mais plus court. J’opte pour la deuxième option, principalement parce que je n’aime pas la montée de la route forestière de la Carrière.

Elle est quand même dure cette montée, mais il suffit de prendre son temps et ne pas vouloir arriver tout de suite en haut. C’est le secret de l’endurance, en randonnée.

Comme toujours, on finit par arriver en haut (heureusement). Maintenant, c’est tranquille. Il reste la grande prairie à remonter, mais inutile de courir. Apprécions, encore un peu, cette belle fin de journée à sa juste valeur, et laissons-nous bercer par le chant mélodieux des oiseaux et celui, plus  entêtant, des grillons.



Marc Gapp

Pratique la spéléologie depuis l'âge de 14 ans. Passionné par la nature et l'aventure. Spécialiste du canyon de la Bendola descendu la première fois en 1989.